Home Être et devenir parents Non, Coca n’a pas inventé le Père-Noël et ceux qui maintiennent le mythe ne sont pas des traitres !

Non, Coca n’a pas inventé le Père-Noël et ceux qui maintiennent le mythe ne sont pas des traitres !

by Maman Securange

Et si on parlait du Père-Noël ? Histoire de lancer notre nouvelle série « Les Thèses/Antithèses de la parentalité » ! Tout n’est pas toujours tout noir ou tout blanc, avoir des idées reçues sans fondement fiables et objectifs n’est jamais sain et en parentalité encore moins. Alors l’équipe des Accrospécialistes a décidé d’aller plus loin en confrontant, sur différents thèmes des idées, les pours, les contres, les avantages et les inconvénients, avec, toujours pour objectif, de vous amener à avoir une vision modérée et équilibrée !

Aujourd’hui place au sujet qui a encore fait couler beaucoup d’encre : le Père-Noël ! Je suis tombée, cette semaine, sur un super podcast « Pépites d’histoires » et j’ai trouvé très sympa de savoir qui est vraiment le Père-Noël en cassant les idées reçues.

Un peu d’histoire sur le Père-Noël

Tout semble avoir commencé au 3ème siècle dans la ville de Myre dans la province d’Antalya, en Turquie avec Nicola de Bari, communément connu sous le nom de saint Nicolas (Sankt-Niklaus en allemand, Sinterklaas au Pays-Bas).

Il est au cœur d’une légende qui fait de lui le Saint Patron des enfants : Trois jeunes enfants égarés après être allés glaner dans les champs trouvent refuge chez un boucher. Celui-ci les accueille et les nourrit avec bienveillance avant de leur offrir un lit. Il profite alors de leur profond sommeil pour les égorger, les découper en morceaux et les jeter dans son saloir.

Sept années plus tard, saint Nicolas, passant dans la région, entend cette terrible histoire. Il se rend chez le boucher, qui, flatté d’une telle visite, l’accueil avec amabilité. Saint Nicolas réclame du petit salé qui est au saloir depuis 7 ans. Le boucher comprend alors et tente de s’enfuir, mais saint Nicolas l’arrête et ressuscite les 3 enfants.

Depuis, on le fête le 6 décembre – les enfants sages reçoivent ce jour là des cadeaux et des friandises. Le père Noël a aussi eu les traits d’un lutin nordique, Julenisse, qui apportait des cadeaux lors de la fête du milieu de l’hiver (Midtvintersblot). Sa légende est aussi inspirée de celle d’Odin, le dieu Viking qui descendait sur terre pour offrir des cadeaux aux enfants scandinaves.

Petit à petit avec les exportations, Sinterklaas devient Santa Claus et se retrouve associé à la fête de Noël le 25 décembre jusqu’à faire de l’ombre au petit Jésus ce qui n’a pas toujours plu aux catholiques.

Et la couleur ?

Vous noterez dans l’image ancienne de Saint Nicolas que tous les codes du père noël sont déjà là : le rouge, le blanc et la grande barbe ! Et d’après le conte « Une Visite de Saint-Nicolas » rédigé en 1823 par Clement Moore, il entre dans les maisons par la cheminée ! Tout y est…

Oui, dans certaines représentations datant du XIXème siècle, le Père Noël est parfois représenté en vert… mais on le voit aussi en noir, en blanc, en bleu, en violet, et déjà en rouge… Alors s’il faut chercher un responsable au choix du rouge, le coupable serait plutôt … saint Nicolas, son ancêtre !

Notez donc que NON, Coca-Cola n’a inventé ni le père noël, ni sa couleur rouge. Ils ont juste surfé sur son image. L’histoire est simple : dans les années 30, les boissons gazeuses étaient très saisonnières, l’hiver étant la saison la moins propice à la consommation de Coca-Cola.

En1964, c’est l’illustrateur Haddon Sundblom qui va créer les publicités de Noël pour Coca-Cola, mettant en scène le Père Noël en train de faire une pause Coca-Cola.  Mais il porte déjà la couleur de la marque, idéale pour devenir l’ambassadeur de la boisson, et ce depuis plus de 70 ans !

Père-Noël

Thèse : cette vieille légende du père noël fait des parents modernes des fieffés menteurs qui trahissent leur enfants.

L’idée d’origine relative au respect de l’enfant est belle je trouve, elle me plait même beaucoup dans le fond. Noël, ce n’est pas un vieux monsieur magique qui n’existe pas, c’est la magie d’être avec ceux qu’on aime et passer du temps à chercher ce qui leur ferait plaisir.

C’est vrai que finalement c’est parfois triste d’avoir longuement cherché un cadeau avec le cœur et de voir les enfants remercier ce Père-Noël, qu’on a crée de toutes pièces, en se basant sur une vieille légende…

Alors oui, c’est un beau choix de partager cette jolie vision avec nos enfants dès le début MAIS le problème c’est toujours l’extrémisme qui peut découler des messages que l’on peut lire sur les réseaux : tels que mensonge, tromperie, trahison…. Ce n’est pas parce que le choix parental est de partager cette belle vérité sur la provenance des cadeaux de noël que le choix de perpétuer la légende est un mensonge, une tromperie et que les parents sont des terribles traitres qui blesseront tôt ou tard leurs enfants en brisant leur confiance.

Le choix initial de partager la « réalité » de noël est belle, mais elle devient tout ce qu’il y a de plus moche en dénigrant un autre choix. Salir le choix opposé ne devrait pas être une option. Pourquoi ne pas simplement dire « j’ai envie que mes enfants connaissent la vraie valeur de Noël, les cadeaux ne tombent pas du ciel, j’ai mis mes économies et du cœur à les préparer et veux laisser son imaginaire libre »… c’est finalement de la communication bienveillante – entre adultes 😉

Antithèse : cette belle légende qui fait rêver petits et grands depuis des siècles.

Je l’ai rêvé ce Père-Noël, je l’ai attendu, comme beaucoup d’enfants, je l’ai partagé avec mes ami(e)s, mes cousin(e)s, mes enfants. J’ai vu des yeux briller à écouter ses messages au téléphone et à regarder ce conte… Même adulte, je l’aime toujours autant à travers les films. et l’espace d’un instant, j’ai de nouveau 4 ans et j’y crois.

Evidemment, si c’est pour utiliser le Père Noël comme moyen de pression ou de chantage, il n’y a aucun intérêt. La magie de la légende envolée, il ne reste en effet plus qu’un mensonge, c’est moche.

Et si l’enfant commence à se poser des questions ? On peut aussi le laisser libre de décider ce qu’il en pense, s’il a envie d’y croire ou pas. Au fur et à mesure de sa maturité, les interrogations arrivent naturellement, ne pas lui mentir, c’est lui laisser cette chance d’exprimer son ressenti au bon moment.

Alors oui, vous aurez toujours des témoignages d’enfant attristés de la nouvelle, il est vrai que, quand on aime tant ce mythe, cela peut faire de la peine. Mais on rentre aussi dans la confidence des grands. J’ai adoré occuper les petits à l’étage, à regarder par la fenêtre pour apercevoir le traineau et j’en ai vu des enfants heureux de passer dans le camps des grands. Et à ce moment là, c’est devenu leur propre choix de perpétuer la tradition. Alors de là à parler de traumatisme et de trahison…. Soyons mo-dé-rés.

La question à se poser est de savoir qu’elle était l’intention de ceux qui on crée cette légende du « protecteur » des enfants, et quelle est celle du parent qui transmet cette légende ? Un parent qui perpétue la légende ne cherche pas à faire du mal, bien au contraire. Son intention n’est pas de nuire, de tromper… et finalement n’est-ce pas l’intention qui compte ?

Le compromis Père-Noël des pays scandinaves : moitié mythe, moitié vérité

La relation aux enfants dans les pays scandinaves est vraiment axée sur les explications, le dialogue avec l’enfant, se mettre à son niveau… En parallèle, ils tiennent beaucoup au mythe du Père-Noël. La voie du milieu (途中で en danois ) est considérée comme la plus sage : dans la plupart des foyers, le Père Noël existe. En décembre, il arrive sur son traîneau tracté par des rennes volants pour distribuer aux enfants les cadeaux fabriqués par ses lutins. Mais il n’apporte qu’un seul cadeau, le reste est offert par la famille. Ainsi, les enfants peuvent participer au choix des présents et dire merci à leurs proches.

Conclusion

Vous vous doutez bien que je vais conclure sur l’idée qu’il n’existe pas 1 vérité sur un sujet comme celui-ci. Mêmes les experts et les scientifiques s’opposent sur le sujet. Il y a autant de façons de ressentir cette question qu’il existe de familles et d’enfants différents. Faites le choix qui vous met le plus en phase avec vous-même et vos enfants, trouvez votre équilibre pour profiter des fêtes en famille, soyez à l’écoute des ressentis de vos enfants ET soyez toujours dans le respect des autres et de leur choix sans tomber dans un extrémisme. Gardez toujours un recul sur Madame « je sais tout » made in Facebook ou Instagram.

Sources :

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