Home Être et devenir parents Les troubles de l’oralité en 5 points

Les troubles de l’oralité en 5 points

by Angélique

Ces quelques mots qui sont inconnus pour grand nombre, sont pour les familles qui le vivent un synonyme de cauchemar.. de part le quotidien mais et  surtout par la méconnaissance de cette pathologie par le corps médical, enseignant..ou encore l’entourage.

Encore trop souvent associé à des « caprices », à des difficultés d’éducation les troubles de l’oralité touchent pourtant 25 à 30 % des bébés nés à terme sans pathologies et 40 à 70 % des bébés nés prématurément ou atteint d’une pathologie. Les bébés ayant été alimenté par sonde, présentant un RGO, des expériences négatives vis à vis de l’alimentation ou du stimuli sensoriel.. sont des facteurs de risques. Ce qui ne veut pas dire non plus que tous les bébés né prématurément ou ayant un RGO vont développer un trouble de l’oralité.

 

 

1-L’oralité c’est quoi ?

L’oralité est un terme médico-psychologique. Elle est définie par le fonctionnement psychologique, biologique et mécanique de la sphère buccale

L’oralité prend naissance in utéro autour de 3 mois de grossesse lors des premiers contact de la bouche avec la main. Tout au long des 6 mois restant l’oralité primaire va se mettre en place, on parle alors du stade de la succion. Puis vers 2 ans ce stade laissera place à l’oralité secondaire avec l’apparition du langage verbale et de la mastication.

L’oralité fait appel à des fonctions sensorielles, motrices,, hormonales, affectives et cognitives.

L’oralité est défini par tout ce qui découle de la bouche :
–  l’alimentation
–  la respiration
–  l’odorat
–  le goût
–  le langage

 

2-Qu’est ce que sont les troubles de l’oralité ?

 

Les troubles de l’oralité sont définit par une difficulté à s’alimenter par voie orale, on parle de Syndrome de Dysoralité Sensorielle (SDS) . Elle se caractérise par une hypersensibilité ou hypossensibilité au niveau des sens du goût, de l’odorat et du toucher.

Au quotidien on retrouve un enfant qui à des difficultés à s’alimenter de manières suffisantes avec une absence de plaisir lors des repas. On peut retrouver aussi un fort reflex nauséeux voir des vomissements, une difficulté à la mastication et à la déglutition. Ses enfants auront des aliments dit « copains » et il sera difficile voir impossible de leur proposer de nouveaux aliments. La texture des aliments peur aussi poser problème.

 

L’enfant plus grand va en général avoir besoin de beaucoup cadré ses repas que ce soit le contenu ou le contenant, le contexte.. Le repas en plus de ne plus être plaisir va devenir très ritualisé et va créer une mise à l’écart sociale.

 

3-Comment aider son enfant au quotidien à la maison ?

 

Il est autant difficile pour l’enfant que pour le parent de réagir face à ce trouble. La première chose à faire est de se faire aider par un professionnel formé aux troubles de l’oralité : un orthophoniste, un psychomotricien seront vos principaux alliés ! La prise en charge peut être longue suivant les régions, il est donc important d’adopter les bons comportements à la maison pour être, avec son enfant, contre le trouble et non contre son enfant.

Il est très difficile pour un parent de voir son enfant avec des difficultés a s’alimenter, la nourriture est dans notre société synonyme de bien être, bonne santé et plaisir. Il faut vraiment faire très attention à ne pas forcer l’enfant ce qui ne ferait qu’accroitre ce trouble. Ne pas hésiter à laisser l’autre parent prendre en charge le repas si on peut.

Il est important de travailler avec son enfant sur la découverte des textures, des odeurs sous forme de jeux. Les différentes textures, températures ou encore odeur peuvent être signe d’agressions pour l’enfant.

 

 

 

4-Les conseils d’une psychomotricienne

Laëtitia PAVLOWSKI, psychomotricienne en libéral dans le 78 :

 

En quoi la psychomotricienne a t’elle un rôle à jouer dans la prise en charge des troubles de l’oralité ?

Tout d’abord, porter un objet à la bouche fait parti du développement psychomoteur de l’enfant. Cela représente un stade incontournable à la réunification des espaces droite et gauche. Ainsi, certains enfants pourront  développer des troubles du schéma corporel, de l’organisation spatiale ou encore développer une sensorialité atypique présent dans de multiples pathologies neurodéveloppementales. D’autre part, les troubles de l’oralité sont souvent associés à des troubles sensoriels. Notre sensorialité est fondamentale. L’enfant se construit sur la base des sens. Dans le cas des troubles de l’oralité, le psychomotricien va tout d’abord travailler autour de la sensorialité : toucher, vue, odorat. Il abordera le goût quand il sentira l’enfant capable d’explorer avec sa bouche.

 

Quels sont les conseils que vous pouvez donner aux parents qui sont encore dans l’attente d’une prise en charge ?

En premier lieu, ne culpabilisez pas. Cela va nécessité de la patience et de la persévérance pour les parents mais également pour l’enfant. Comme dit plus haut, forcer l’enfant à manger va entraîner frustration, déplaisir et culpabilité. Il faut éviter à tout prix d’entrer dans le cercle vicieux  du repas cauchemardesque.

Choisissez des jeux sensoriels : pâte à modeler, semoule, peinture à doigt, piscine, pâtisserie…

Mettez votre enfant à table avec vous, même s’il ne mange pas. Vous voir partager un repas en famille peut l’amener à goûter. Faites-vous goûter des choses  en famille (même si les assiettes son identiques, cela permet de comparer et d’apporter une émotion autour du sens gustatif)

Si le temps du repas est devenu un moment redouté de part et d’autre, n’hésitez pas à casser le cadre. Par exemple, le goûter peut se prendre assis par terre comme un pic nique, ce ne sera évidemment pas systématique mais l’idée est de réintroduire du plaisir autour du repas.

 

Par quel autre professionnel de santé l’enfant peur il être pris en charge pour le suivi dans le cas d’un trouble de l’oralité ?

Tout d’abord parlez en à votre pédiatre, il pourra écarter les causes somatiques et physiologique (malformation buccale, difficultés de déglutition, RGO…etc…)

Dans le cadre de trouble de l’oralité isolé, il est vivement conseillé de consulter un orthophoniste. C’est le spécialiste de l’oralité dans sa globalité. La psychomotricité peut être associée en complément dans une approche globale et développementale.

 

Caprice ou réel mal-être ?

Gardez à l’esprit que le caprice n’existe pas chez le jeune enfant. Pour reprendre une image  d’I. Filliozat que j’apprécie beaucoup, lorsque vous voyez la plante de votre salon jaunir, vous ne vous dites pas « elle se moque de moi, je fais tant d’efforts pour la voir fleurir et voilà ce que j’ai en retour, je vais la mettre dans ce coin pour qu’elle réfléchisse et qu’elle comprenne qui commande » vous vous dites plutôt : elle doit manquer  de lumière, ou elle n’a pas encore assez d’eau… L’enfant exprime ses besoins par certains comportements. Ces difficultés représentent un mal-être qu’il est important d’accompagner. Il n’est pas toujours facile de prendre le recul lorsque ce mal-être s’exprime à tous les repas et nous renvoie à notre fonction nourricière, symbole de vie. Il ne faut donc pas hésiter à se faire aider le plus précocement possible.

 

 

5. Des jeux , activités qui peuvent aider

 

Toutes les activités qui feront appel aux sens ( toucher, ouïe, odorat, vue et goût  ) seront bénéfiques.

Pour le toucher n’hésitez pas à proposer des activités de manipulations. A réaliser impérativement sous la surveillance étroite d’un adulte

  • balles sensorielles ici ou ici
  • dalles sensorielles ici
  • des pompoms en laine à fabriquer
  • des bacs de manipulations ( sable, pâtes sèches..)
  • des objets plus ou moins froid ou chaud

 

Pour l’ouïe :

  • des batons de pluie ici  ou ici
  • différentes musiques
  • des objets proposant des bruits différents ( grave, aïgu ou encore qui résonne..)

 

Pour l’odorat :

  • le loto des odeurs ici
  • fabriquer des petits pochons ou pots que vous remplissez de graines de café, de lavande..

 

Pour la vue :

 

 

A lire également

Leave a Comment